Tâche n°4

Eléments pour une gestion de crise liée à une submersion

La tâche 4 a pour objectif de proposer des éléments pour une gestion de crise liée à une submersion, avec l’élaboration de plans d’évacuation (4a), et l’organisation d’un exercice de simulation de crise (4b), avec retour d’expérience (4c).

Tâche 4a : Etude de fréquentation et élaboration de plans d’évacuation

La mise en place d’un plan d’évacuation en cas de submersion marine nécessite d’évaluer en amont la fréquentation des lieux à différents temps de la journée (nuit/jour), de la semaine (jour ouvré ou non) ou de l’année (basse ou haute saison touristique). Ces estimations seront modélisées au moyen des statistiques disponibles (recensement INSEE, déplacements domicile-travail) et de comptages in situ. Ces volumes de personnes permettront d’alimenter plusieurs scénarios d’évacuation et de calibrer en conséquence les capacités d’accueil des lieux refuges et la capacité de charge maximale des voies d’évacuation. Les lieux et routes d’évacuation seront identifiés selon une approche multicritère et leur implantation géographique sera optimisée au moyen de calculs d’itinéraires et d’une phase de concertation locale. Les cartes d’évacuation produites seront soumises aux autorités locales en charge de la sécurité pour validation finale et annexion éventuelle au Plans Communaux de Sauvegarde. Les plans produits feront également l’objet d’une réflexion sur le plan sémiologique afin d’optimiser leur lecture et leur appropriation par les populations et les acteurs locaux. Ils serviront également de support d’aide à la décision pour aménager ou afficher sur le terrain les zones à risque et les zones de mise en sécurité, conformément aux travaux menés dernièrement par l’UMR GRED aux Antilles.

Tâche 4b : Organisation d’un exercice de simulation de crise

Un exercice de crise sera organisé en fin de programme (mois 20). On simulera une crise liée à une submersion provoquée par une tempête exceptionnelle, à partir des scénarii extrêmes modélisés en tâche 1 et cartographiés en tâche 3. Le but de cet exercice sera triple :

  • évaluer la réponse opérationnelle des acteurs en cas de crise majeure afin d’éprouver et d’améliorer les process et réflexes en situation d’urgence

  • tester les plans d’évacuation élaborés en tâche 4a

  • évaluer l’adaptation des outils territoriaux de gestion du risque en vigueur dans la commune (PPRN et PPRT en cours d’élaboration, PLU, PCS)

Cet exercice sera joué sur place par les membres de l’équipe et les acteurs réels (mairie, préfecture, SDIS, gendarmerie, industriels) qui tiendront leur propre rôle et seront dotés de leurs propres moyens informatiques. Les participants seront divisés en deux groupes : les acteurs de l’exercice et les observateurs. Des séances de retour d’expérience à chaud seront organisées sur place (en préalable au RETEX général de l’exercice mené en tâche 4c). Toutefois, la réalisation d’un tel exercice suppose un gros travail de concertation en amont, à la fois pour convaincre les acteurs locaux de s’y impliquer et pour obtenir les autorisations administratives nécessaires. Dans cette optique, nous leurs proposerons des réunions de concertation dès le début du programme, la première servant à présenter notre projet aux parties prenantes. La présence dans l’équipe (comme doctorant rattaché au partenaire 2) d’un officier de gendarmerie spécialiste de la gestion opérationnelle des risques industriels (et qui a à ce titre une grande expérience d’organisation d’exercices de crise) nous aidera dans ces démarches auprès des acteurs.
Si malgré tout il s’avérait impossible de monter cet exercice-cadre sur place, nous l’organiserons à Paris. Dans ce cas, les différents groupes d’acteurs et d’observateurs seront joués par les étudiants du master II professionnel Gestion Globale des Risques et des Crises (GGRC) de l’université Paris 1, qui suivent et organisent des exercices de ce type dans le cadre de leur cursus (participation à un exercice organisé par la Gendarmerie nationale et organisation d’un exercice pour l’Agora des Directeurs de sécurité et de sureté). Chaque groupe d’acteurs serait sous la responsabilité d’un membre du programme. L’exercice serait alors organisé dans les locaux de l’université Paris 1 (4 salles et moyens informatiques afférents mobilisés, une salle pour le COD, une pour le PCO, une pour le PCC et une pour les autres acteurs).

Tâche 4c : RETEX de l’exercice de crise

Le RETEX général de l’exercice de crise sera organisé avec les acteurs locaux un mois après l’exercice. Il fera la synthèse des séances de RETEX organisées « à chaud » lors de l’exercice et sera préparé en amont par l’équipe de la tâche 4 afin de travailler sur les 3 points suivants :

  • identification des axes d’amélioration des pratiques de gestion de crise en situation d’urgence liée à une crise d’ampleur exceptionnelle : rapidité des premières réponses, de l’activation des dispositifs de gestion de crise, concertation des acteurs, robustesse des chaînes de commandement, gestion de la communication de crise, etc.

  • ajustement éventuel des plans d’évacuation élaborés lors de la tâche 4a : les décisions prises « à chaud » par les acteurs lors de l’exercice permettront de valider ou d’ajuster les paramètres de la simulation multi-agents des flux piétons. Les modalités d’évacuation déterminées préalablement seront en effet confrontées lors de l’exercice aux réalités opérationnelles, et notamment aux contraintes d’alerte et d’encadrement des évacuations.

  • analyse de la pertinence des équipements de gestion de crise et des outils territoriaux de prévention et de gestion du risque en cas de crise exceptionnelle : pertinence des seuils retenus pour « l’aléa de référence submersion « dans le PPRI, réflexion sur le zonage actuel et futur qui en résulte dans le PLU, sur les mesures de protection spécifiques à prendre dans les futurs PPRT, pistes pour l’amélioration du caractère opérationnel du PCS et intégration dans ce plan des plans d’évacuation des populations.

Ce travail avec les acteurs locaux permettra d’intégrer leurs suggestions dans la rédaction du document final de RETEX qui formulera un certain nombre de propositions pour améliorer la prévention des risques et la gestion des crises liées aux submersions marines, y compris en cas d’évènement « hors normes ».